Les huiles essentielles : une histoire millénaire...
-60.000 avant notre ère
L’homme de néandertal savait recourir aux plantes pour soigner des blessures, pour calmer des douleurs. : Des scientifiques ont trouvé des traces de bourgeons de peuplier dans son tartre dentaire, ces derniers, une fois ingérés, se transforment en acide salicylique, notre actuelle aspirine.
Néandertal avalait également des moisissures contenant du pénicillium une version brute de la pénicilline, véritable antibiotique. Le néandertalien possédait des connaissances étendues sur les plantes et savait utiliser leur propriétés diverses anti-inflammatoires, antispasmodiques, cicatrisantes, calmantes ou encore digestives.
-5000 avant notre ère
L’Inde : le continent indien est l’une des zones dans le monde les plus riches en plantes aromatiques. Il y a plus de 7 000 ans, les « eaux aromatiques » y étaient connues et utilisées. En médecine, les parfums étaient employés et les Rishis, l’équivalent du saint ou du prêtre, en recommandaient l’usage au cours des sacrifices religieux mais également pour traiter le corps et l’esprit.
-3000
Les sumériens utilisent beaucoup les plantes aromatiques pour se soigner.
Le premier texte connu sur la médecine par les plantes est gravé sur une tablette d’argile, rédigé par les Sumériens en caractères cunéiformes 3000 ans av. J.-C.; ils utilisaient des plantes telles le myrte, le chanvre, le thym, le saule en décoctions filtrées. L’ancêtre du pharmacien, l’apothicaire est né à Sumer, où des textes médicaux, mêlés à des incantations religieuses, sont attestés sur deux tablettes d’argile dont les cunéiformes mentionnent des symptômes, des prescriptions et des conseils pour les combiner.
-2800
Les chinois : les premiers herboristes sont apparus à l’époque de l’empereur légendaire Shennong (dates traditionnelles, 2737-2698 av. J.-C.), l’inventeur des premières techniques agricoles. Shennong aurait écrit un ouvrage sur les herbes médicinales après en avoir expérimenté plus de 100 espèces. Cet ouvrage classe les herbes médicinales en trois catégories : longévité, nutrition et soins.
-2000
Les égyptiens : le Papyrus Ebers, du XVIe siècle av. J.-C. est le premier recueil connu consacré aux plantes médicinales. De loin le plus volumineux de l’Égypte ancienne avec « 110 pages », il fait référence à de plus anciens documents citant des dizaines de plantes accompagné d’un mode d’utilisation
-1300
Les Grecs et les Romains : peuples méditerranéens et conquérants, les peuples Grecs et Romains ont su tisser aux fils de leurs conquêtes des liens avec des contrées parfois lointaines. Ils ramenèrent de leurs périples de nombreuses plantes aromatiques et ont su en tirer tous les bienfaits. Médecins et philosophes sont nombreux à vanter les vertus des plantes aromatiques.
En Grèce, le commerce phénicien ramène en Orient le poivre, la cannelle, l’encens. Au Vè siècle av JC, Hippocrate, père de la médecine scientifique, rassemble toutes les connaissances médicales de l’époque. Théophraste (378-285 av. J.-C.) effectue une classification des plantes, dans son ouvrage Historia plantarum, il faudra attendre la Renaissance pour que ses écrits soient enrichis.
En l'an 1000
Monde arabe et Avicenne :
L’aromathérapie connaît un essor considérable dans les pays arabes. Si les Perses, 1000 ans avant JC, inventèrent les premiers procédés de distillation, il faut attendre l’an 1000 pour que soit produite la première huile essentielle pure, une huile essentielle de roses, par le médecin et philosophe Avicenne (980-1037). Pour produire cette huile, Avicenne met au point un alambic, qui par un processus de distillation par la vapeur d’eau permet l’extraction d’huiles essentielles pures de nombreuses plantes.
XIXème siècle
La révolution industrielle : au XIXème siècle, on passe d’une extraction artisanale à une extraction industrielle de l’huile essentielle. Les bienfaits des huiles essentielles sont démontrés et de nombreux médecins la préconisent, tant en prévention qu’en soins curatifs.
XXème siècle
Naissance du concept d’aromathérapie : c’est au XXème siècle que l’aromathérapie de nos jours puise son essence. C’est notamment par la maladresse du parfumeur-chimiste René-Maurice Gattefossé qui, en se brûlant la main, plongea cette dernière dans un bassin d’huile essentielle de lavande vraie, laquelle le soulagea immédiatement de sa douleur et favorisa une cicatrisation rapide. C’est à lui que l’on doit le terme « aromathérapie » afin de désigner l’usage des huiles essentielles à des thérapeutiques.
